Coup de Gueule, de Colère et de Rage
Après les algues vertes, une vague brune.
Le Finistère ne mérite pas cela.
Après les algues vertes,
une vague brune.
Pour comprendre ce coup de gueule,
cri aussi profond que long ,
permettez moi de voir doublement rouge à ce moment :
d'idée et de colère,
mais une digression :

Les
faits se passent dans le Finistère, à Dinéault,
à quelques kilomètres de Châteaulin
qui s'honore d'avoir eu
Jean Moulin comme sous préfet.
Dinéault
était connue pour la participation de ses habitants à la
révolte des Bonnets Rouges en 1675.
Non loin de la poudrerie de Pont de Buis, ville où le sabotier Louis Berthelot,
amputé de « sa foi et sa jambe » sur le
front de la 1er guerre mondiale,
poursuivra son combat d’homme, de militant et de Résistant qu’à sa mort.
Le plus marquant fut son arrestation durant
l'occupation.
Son voisin se souvient le voir « monter devant chez nous avec sa jambe de bois et sa Légion d'Honneur,
encadré par deux gendarmes… français !
De l'autre coté, de Douarnenez à l'Île de Sein, des gamins de 17 ans, dès juin 40
s'embarquèrent sur des bateaux de pêches
pour filer en Angleterre partir combattre la déferlante des armées nazies d'Hitler et de Rommel.
30 juin 1944 grande rafle de la population par les armées nazies aux abois :
Suite
à divers actes de sabotage réalisés sur l'ordre du groupement de
résistance de Douarnenez
(sabotage de la voie ferrée Châteaulin -
Camaret par les FTP
et sectionnant des
câbles souterrains reliant la presqu'île de Crozon au Cap Sizun),
des policiers et soldats allemands bloquent le 30 juin 1944 toutes les
routes menant à Crozon.
Sur les 143 personnes, une
centaine est relâchée tandis qu'un homme du groupe des 43 réussit à
s'échapper.
Les 42 hommes qui restent sont emmenés en camion.
En passant
devant l'église de Plonévez-Porzay, les 42 sont
grossis de 10 autres otages
après contrôle des personnes sortant
d'un enterrement à l'église.
Leur destination : la gare de Quimper
(siège du parquet jusqu'à ce jour), puis Compiègne
Royallieu,
puis le camp de concentration de Neuengamme. 34 seulement
reviendront.
Il n'y a pas une commune ici où les monuments aux morts des villes et villages,
les monuments érigés sur le bord des routes, les plaques de rues, de gares,
ne rappellent le sacrifice de Résistants et de Martyrs qui ont donné leur vie pour la Liberté.
Maintenant les raisons de ce long détour, accrochez vous
bien.

30 décembre 2011. Il est possible de commander, pour 119,90 euros, le "tout nouveau Rommel produit par 3R" que le site vante comme "le
meilleur jamais réalisé à ce jour" : "Tout
semble parfait, de la sculpture et peinture du visage au télémètre
binoculaire périscopique entièrement en métal. Splendide !", précise le descriptif.
Les figurines d'Adolf Hitler et Herman Goering, proposées sur le site de
vente par correspondance ont été retirées du catalogue mais celle d'Erwin Rommel restait disponible vendredi
après-midi. Le
problème outre le fond, réside dans la forme : Le site
est géré par l'épouse d'un officier de gendarmerie
du Finistère, un lieutenant colonel.
Dans cette arme, au niveau culture général et niveau de formation parcours de notes
etc., ce n'est pas exactement un caporal chef de la légion.
Là
où le malaise s’accroît, c’est que le site Internet de commande est
celui de la femme de ce
lieutenant-colonel de gendarmerie en poste à l’école de la
gendarmerie de Dinéault (Finistère), enregistrée auprès
du tribunal de Quimper
comme « commerçante » dans le secteur d’activité « vente à distance sur catalogue spécialisé ».
L’adresse donnée pour commander un produit est la Cité Ty- Vougeret, 29 150 Dineault qui est
l'adresse des logements de fonction des officiers.
Officiers qui comme on dit dans les milieux ad hoc sont "chargés de former les soldats de la
République".
Heureusement,
une enquête judiciaire auprès de l'inspection générale de la
gendarmerie nationale a
été diligentée, suite à une plainte déposée par le Bureau national de
vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), a indiqué le parquet de
Quimper vendredi.
Le BNVCA accuse le site – qui
propose également des uniformes, des armes et des insignes évoquant le IIIe Reich (ce qui est formellement interdit par la loi raison
de plus dans une enceinte militaire) – "d'apologie
de criminels et d'une organisation criminelle contre l'humanité
et de provocation à la discrimination nationale raciale".
Heureusement?
Oui, mais la région de gendarmerie de Bretagne indique qu'aucun ordre
de fermeture du site n'a été émis. (Ah bon ? et la loi alors ?). "C'est
une initiative privée", a indiqué une porte-parole. "Au
niveau judiciaire, on n'a pas de cadre possible pour poser une
interdiction. On attend de voir si les faits sont ou non établis", a pour sa part indiqué le parquet de Quimper
qui, d'après ce que disent les anciens, étaient beaucoup plus réactifs entre 40 et 44.
C'est aussi aberrant que si un OPJ disait "il a battu sa femme mais
dans son salon, pas sur la voie publique, on attend de voir si elle se relève".
Et donc, le tout à l’adresse de l’école de gendarmerie de Châteaulin.
On ose espérer que les enveloppes du courrier n'étaient pas fournies par l'armée.
Quant à la ligne téléphonique pour contacter« une conseillère 5 jours sur
7 », c’est le numéro personnel de l’officier.
Maintenant, Pub: (mettez les images en noires et blancs et posez du son façon
"Pathé journal actualité 1938")

"Les
115 élèves
sous-officiers de la deuxième compagnie de l'école de gendarmerie,
aux ordres du capitaine Mondot, ont été présentés au drapeau, hier
matin, sur la place de l'Église. Cette cérémonie montre le
souci du commandant de l'école, le colonel Yvan Noailles, d'ouvrir
l'établissement aux communes voisines. Les Dinéaultais étaient
représentés par les élus, les anciens combattants, des retraités
et des familles.
840 élèves en sept compagnies
Ayant passé les troupes en revue et
salué les drapeaux des associations, le colonel a salué le drapeau de
l'école, en compagnie de Michel Cadiou, maire, et Yves
Guiavarch, maire adjoint UMP de Châteaulin. Après le chant de La
Marseillaise, le drapeau et son escorte ont fait le tour de la place,
devant les élèves. Le drapeau a été remis par le ministre de
la Défense le 17décembre 1999, après la création de l'école, le
1erjuillet1999. Ce drapeau aux trois couleurs de la République porte à
l'envers les inscriptions «République française. École de
gendarmerie de Châteaulin» et au revers «Honneur et Patrie». Emblème
de l'école, il désigne le chemin de l'honneur et du devoir. Les élèves,
accueillis à l'école, le 6septembre, sont aujourd'hui
jugés dignes de servir sous ses plis et reçus comme compagnons et
garants de la pérennité de la gendarmerie. Avec 840 élèves en sept
compagnies, l'école a fait aujourd'hui le plein de ses
capacités. La cérémonie s'est conclue par un défilé des troupes
jusqu'à la mairie."
Remettez la couleur et coupez le son. Ce texte est du 10 décembre 2011, il a été publié par le
Télégramme de Brest.
Ces
jeunes gens, nouveaux sous l'uniforme, sont-ils informés qu'il
est dans leurs attributions de faire cesser immédiatement ce
trouble majeur à l'ordre public qu'est l'apologie de criminels
de guerre et celle du nazisme ?
Pas sûr à voir comment la direction de la gendarmerie hésite à qualifier les faits.
Que disent les politiques du coin ? Le député UMP (le sigle n'apparaît plus sur son site) est d'un
silence…
Ces
préfets qui larguent leurs gendarmes sur Tarnac ou les usines en grève,
que font-ils ?
Ceux qui
harcèlent des militants comme Xavier Mathieu ou protègent les
milices patronales,
ceux qui viennent au secours des patrons voyous dans
les entreprises de la région, leur silence complice vaut
aveux.
ceux
qui bloquent les manifestants à distance par la force lors des
sorties de Monsieur Sarkozy, Président de la République.
Ces gendarmes qui encadrent des gamins de 12 ans pour les rejeter du pays de leur naissance que
disent-ils ?
A moins que les vertus pédagogiques du lieutenant colonel soient telles qu'elles s'adaptent
parfaitement aux attentes des chefs des préfets et de leur lèche bottes.
Heureusement, la population, singulièrement ses jeunes, porte des valeurs plus conformes aux idées
républicaines:

Cela dit, ces faits ayant déjà deux jours, je suis dans une rage noire de voir que pour
certains,
il
y a plus de réactivité à pleurer V Havel ou
à préparer depuis 3 jours le réveillon et la dinde
aux marrons
que de combattre
les fascistes sur un territoire où le mot résistance doit se
conjuguer au présent !
(A Pont de Buis, l'école maternelle s'appelle
Lucie Aubrac, c'est Raymond Aubrac qui est venue l'inaugurer).
La gauche doit sortir de son silence, réagir, le montrer haut et fort !
Les démocrates doivent sortir de leur silence, réagir, le montrer haut le fort !
La bête immonde est là, à nos portes, chez nous.
Devant ce silence pourquoi les négationnistes se
priveraient-ils ?
C'est bien de déposer quelques fleurs aux pieds des monuments aux morts une ou deux fois par an
ou de passer par Châteaubriant.
Oui, c'est bien. Mais
LA !!
La rage, vous dis-je, j'ai la rage
Merci à mon Ami, La Canaille Rouge.
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