|
|
|
![]() |
![]() Cri du Coeur Les Morts
|
Les Morts
de la Rue Deux fois par an,
Ils sont morts dans la rue ou à cause de la rue. Grâce à un collectif
d'associations,
A Paris, mardi soir, l'église Saint-Eustache (Ier arr.) accueillait une cérémonie interreligieuse à la mémoire de quelque 160 personnes, anonymes ou sans famille, dont près d'un tiers sont morts sur un lieu public. En février 2003, c'était dans un temple protestant. En février 2004, à la mosquée de la rue de Tanger. "On aimerait une synagogue ou un temple bouddhiste l'année prochaine", a déclaré à l'AFP Cécile Rocca, qui a su éveiller l'attention de l'opinion publique et des élus en octobre 2000 sur les conditions sordides dans lesquelles les SDF étaient enterrés, dans l'indifférence et l'anonymat. Une fois par an se déroule également une cérémonie laïque. La prochaine devrait avoir lieu en mars, sur le parvis de Beaubourg, en même temps qu'une cérémonie similaire à Montréal et peut-être à Bruxelles. Le collectif rassemble une quarantaine d'associations, et la liste des noms de SDF s'allonge, communiqués par les associations ou le Samu social. La grande victoire du collectif est d'avoir obtenu de faire cesser l'anonymat des caveaux des indigents au cimetière de Thiais (Val-de-Marne), où sont enterrés les SDF de la région parisienne, et d'avoir convaincu d'autres villes de province. Mais restait l'horreur du transport des corps. Jusqu'en janvier, les convois regroupant huit cercueils partaient le lundi de l'institut médico-légal et le mercredi des hôpitaux, sans que nul n'ait le droit d'être présent, explique Cécile Rocca. "Le poids des corps était inscrit au marqueur sur le cercueil, pour mettre les plus lourds en bas", dit-elle. "Je ne juge pas les gens, ils font un travail difficile, à la longue, on se blinde", ajoute-t-elle. Le collectif a donc passé une convention avec la Ville de Paris en décembre 2003 pour obtenir que des bénévoles accompagnent les convois, réduits à quatre cercueils, jusqu'à Thiais, où sont déposées des fleurs. Un texte est lu, préparé grâce aux renseignements fournis par les associations ou les services de l'identité judiciaire. Parfois, quand le nom est un peu particulier, ou l'origine connue, Cécile Rocca fait des recherches, et il arrive qu'elle retrouve une famille. Ce sont souvent des SDF eux-mêmes qui se proposent pour accompagner ceux qui furent des leurs. "Ce sont eux qui ont obtenu que les cercueils soient portés à l'épaule, dignement", ajoute Cécile Rocca. Parmi les bénévoles, un colonel à la retraite, des employés de la mairie de Paris, une libraire, des enseignants, mais c'est toujours un peu acrobatique pour trouver des bénévoles au dernier moment, souligne Cécile Rocca. Les cérémonies sont "délibérément laïques, poursuit-elle, sauf si l'on connaît la religion de la personne". Le collectif vit des subventions de la Ville de Paris mais surtout des dons privés, qui peuvent être envoyés au 25, rue Bouret, 75019 Paris. Les volontaires pour les accompagnements peuvent s'adresser au 01 42 45 08 01.
Le collectif parisien " Les Morts de la Rue " (Nouvelles du Collectif, décembre 2003) Ce collectif a été
créé en 2002 par un groupe d'associations qui travaillent
auprès des personnes vivant à la rue. Ses convictions lui
donnent pour objectifs " d'apporter aux morts de la rue un départ
dans la dignité et d'être porteurs de témoignages vers
les vivants ". Le collectif s'efforce maintenant d'assurer une présence
(personnes de la rue, bénévoles, permanents, citoyens…) aux
convois collectifs et anonymes, vers le cimetière parisien de Thiais.
Il propose ainsi un accompagnement, une publication de faire-part dans
certains journaux, une célébration, et des ateliers rassemblant
personnes de la rue et artistes pour exprimer leur deuil comme leur désir
de vivre.
Les familles, les amis, les associations du « Collectif Les Morts de la Rue » : A deux mains
Collectif Les Morts de la rue
http://perso.wanadoo.fr/espace.freud/topos/politi/mortsrue.htm
|
|
|
![]() |
|
|
|
|
|
|