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Coup de Coeur 

 

Coup de Coeur
 

Albert Lebrun

Chapeau !


 
Un Français 
traverse 
l'Afrique à pied 
et sans argent 

"Je suis parti de Nancy le 31 août 2002 
pour aller à l'île de la Réunion 
en passant par le chemin 
le plus court". 

Pour Albert Lebrun, 65 ans, 
le "plus court" 
c'est traverser l'Afrique à pied 
et sans argent. 

14.000 km, peut-être sans retour.

Avec son chapeau pointu en peau, 
sa petite gourde frappée du drapeau français, 
son short surmonté d'une imposante bedaine 
et son bâton de scout, 
Albert Lebrun semble sorti tout droit 
d'une bande dessinée. 

Ce Français originaire de Meurthe-et-Moselle 
n'est pas un chasseur de records: 
"Après une vie tourmentée, douloureuse, 
c'est une renaissance. Je me sens léger".

Ouvrier d'usine à 14 ans, 
avant de devenir ambulancier 
puis militaire: 
une vie sur laquelle il a tourné la page. 

"J'ai tout vendu: mes vêtements, mes livres, 
mes disques. 
Mes souvenirs, je les ai mis dans une caisse".

Sur son chemin, Espagne, Maroc, Mauritanie, Sénégal, Guinée Bissau, Guinée. 

"Souvent j'ai eu droit à la case du chef de village que je traversais, avec lit et moustiquaire. 
Le luxe", raconte-t-il.

Bientôt le Ghana, le Togo, le Bénin, le Nigeria, 
le Cameroun, le Gabon et le Congo Brazzaville. "Là je ferai du bateau-stop sur la côte ouest jusqu'au Cap, 
et alors direction Durban sur la côte est 
pour enfin rejoindre la Réunion". 

Albert devrait y arriver 
"dans huit mois, peut-être neuf".

"Après une semaine de repos, un bilan de santé, 
je vais reprendre mon sac et faire le tour de l'île. Quelque part, je trouverai bien finalement un toit".

Pourquoi sans argent ou presque? 
"L'argent c'est la facilité. 
Je ne fais pas du tourisme, 
ce qui m'intéresse 
c'est les gens qui m'accueillent". 

Depuis le départ, 
il a d'ailleurs photographié tous ses hôtes.

Revenir en France 
dont il avait fait le tour à pied en 1998? 

"En principe c'est un voyage sans retour", assure-t-il.
 


 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 

Couleurs Iroise 


 
Albert Lebrun
un marcheur philosophe

Un Français de 65 ans, sans argent, a décidé de partir de Nancy pour l’Île de la Réunion à pied. Il est passé par Douala au Cameroun. 

14.000 kilomètres. C’est la longue distance que le sexagénaire Albert Lebrun a décidé de parcourir. 

A pied et sans argent. 
Parti de Nancy en France le 31 août 2002, le randonneur qui a tout laissé derrière lui est en train de traverser l’Afrique pour atteindre son objectif : arriver à l’île de la Réunion. Eveilleur des consciences, il s’entretient avec toutes les personnes qu’il rencontre sur son chemin, sur divers sujets : la colonisation avec le rôle important joué par les “ porteurs “ africains, les défis à relever par les Africains de toutes les générations, la vie et ses mystères … 

Arrivé au Cameroun en provenance du Bénin après avoir parcouru l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée Bissau, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo, Albert Lebrun a fait irruption au siège du journal Le Messager, sur la rue des écoles à Douala. 

Dans la salle de rédaction où il a été reçu, le marcheur français, avec son chapeau pointu en peau, sa petite gourde frappée du drapeau français et sa culotte soutenue par une imposante bedaine, a chaleureusement échangé avec les journalistes. “ Chaque être humain est unique au monde, par son niveau de conscience et son évolution. De ce fait, il ne doit pas se comparer à son évolution. De ce fait, il ne doit pas se comparer à son semblable sauf à Dieu. Chaque homme a ses imperfections. Seul Dieu est parfait “, clame d’entrée Albert Lebrun qui dit n’être pas à la recherche d’une gloire en faisant des milliers de kilomètres à pied. 

Messages bien reçus 
En fait, dans tous les pays où il est passé, Lebrun dit avoir tenu les mêmes propos à tous ceux qu’il a croises sur son passage. Et il compte le faire dans les pays qu’il va traverser après le Cameroun (Gabon, Congo-Brazzaville, Afrique du Sud (Durban-Port)), pour atteindre l’Île de la Réunion. “ Partout où je suis passé, mes messages ont été bien reçus. Les personnes qui m’ont écouté étaient enthousiastes. A Agadir au Maroc, j’ai donné une conférence de presse. Les personnes qui étaient en salle m’ont applaudi “, confie Albert Lebrun qui soutient fermement que chaque être humain est important pour l’avenir du monde. “ L’avenir de l’humanité dépend de chaque être humain. Chacun devrait se décomplexer, oser et prendre conscience de cela “, déclare-t-il. 
 

Le sexagénaire Français qui, en 1998 déjà avait fait le tour de la France à pied n’a pas sa langue dans la poche quand il évoque certaines pratiques telles l’excision, la circoncision et la polygamie. “ Je suis contre ces trois choses. La circoncision par exemple tue l’esprit. L’excision et la polygamie ont de nombreux méfaits. Je compte d’ailleurs écrire sur les conséquences de ces trois pratiques “, déclare Albert Lebrun qui dit ne rien regretter de tous ses biens qu’il a soit vendus soit cédés à un quelconque parent avant de décider d’entreprendre le périple de 14 000 kilomètres qu’il a entamé le 31 août 2002 à Nancy en France. 

Albert Lebrun annonce qu’il partira du Cameroun d’ici la fin de la semaine en cours. Il continuera son périple, avec philosophie, en faisant confiance à l’être humain et en portant un message d’espoir à chaque être humain croisé sur son passage.

Septembre 2004 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 

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