Olivier Besancenot
Nouveau Parti Anticapitaliste
Par Nicolas Fichot Reuters - Dimanche 24
août, 00h06
PORT-LEUCATE (Aude) -
"Il y a du grabuge en perspective parce que
le capitalisme et les capitalistes français sont en train de craquer. Ce qu'il
leur faudrait, c'est une bonne vieille révolution", a déclaré Olivier Besancenot
lors d'un meeting tenu dans le cadre des universités d'été de la Ligue
communiste révolutionnaire
Intervenant devant près de 1.300 sympathisants, le bouillonnant patron de la
LCR a ajouté que "cette fois, la crise capitaliste est sérieuse, profonde,
grave. La plus grave depuis les années 50. Il y a suraccumulation de capital,
surproduction. Croyez-moi, le patronat panique sérieusement. La preuve ? Les
patrons ne sont plus d'accord entre eux."
"Pour nous autres, révolutionnaires, les conditions sont réunies pour
l'action", a-t-il lancé tout en présentant les fondements de son Nouveau parti
anticapitaliste (NPA).
"Ce nouveau parti verra le jour fin janvier, a-t-il précisé. Ses structures
sont en train de se mettre en place. Et quelques mois plus tard, il y aura les
échéances européennes auxquelles nous participerons plus que jamais."
Evoquant ces échéances électorales de 2009, Olivier Besancenot a précisé que
ses partisans et lui se battraient "pour une autre Europe. Une Europe écologique, féministe, humaine, avec
un salaire minimal pour tous. Une Europe des services publics aussi, et une
Europe ouverte."
"Et pour ces élections, a dit le postier de Neuilly, il ne sera pas question
de se faire satelliser par les socialistes français ou européens. Nous nous
battrons avec courage, sans mollesse, sans concessions. La conviction est dans
notre camp."
"CETTE GAUCHE-LÀ"
Réservant quelques piques aux socialistes français, Olivier Besancenot a
déclaré: "A ceux qui disent que nous faisons le jeu de la droite, je veux parler
de cette gauche institutionnelle, moi je réponds que cette gauche ne fait même
plus son travail normal d'opposition."
"Cette gauche-là se trouve toujours mille excuses pour ne pas faire son
boulot. Elle ferait mieux de surveiller la droite plutôt que de créer des
commissions pour surveiller la LCR."
Evoquant la présence militaire française en Afghanistan, Olivier Besancenot a aussi jugé
nécessaire d'"exiger, avec toute la gauche si possible, le retrait immédiat des
troupes françaises de ce pays".
"Après la mort de dix soldats français, on s'est aperçu, enfin, que la France
était en guerre. Exigeons que notre pays arrête de faire la guerre là-bas sous
prétexte de sauver le monde aux côtés des Américains", a-t-il ajouté.
Pour conclure son discours, Olivier Besancenot a lancé à ses compagnons; "Il
faut que vous disiez partout, et à tous, que l'année qui vient sera une année de
crise profonde. Mais que le NPA sera là, aux côtés de ceux qui subiront cette
crise de plein fouet."
"Je ne sais pas si la rentrée sociale sera chaude, cela ne se décrète pas.
Mais ce dont je suis sûr, c'est que ça pètera dans un mois, dans un an, d'ici
2012 en tous les cas. On fera tout pour cela, et le NPA sera là !", a-t-il
dit.
"Les quatre années à venir ne seront pas un long fleuve tranquille,
croyez-moi", a-t-il ajouté avant d'entonner le chant de l'Internationale avec
ses compagnons comme à l'issue de chaque meeting de la LCR. Mais un peu plus
longuement cette fois puisqu'il s'agissait des dix-septièmes et dernières
Universités d'été de ce parti.
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