Samedi 2 juin 2007 - Saint Renan
-
Contre le déclin du lapin,
les chasseurs se mobilisent
dans le Finistère
Confrontés au déclin
du lapin de garenne,
les chasseurs français se
mobilisent
et ont "pisté" cette semaine
des idées dans le Finistère,
un département pilote dans
la gestion de ce gibier emblématique
• Photographie Brian Bahr
(AFP/AFP/Getty images - samedi
2 juin 2007, 11h47)
Contre le déclin du lapin,
les chasseurs se mobilisent
dans le Finistère
Par Hervé CRESSARD
SAINT-RENAN (AFP) -
Confrontés au déclin
du lapin de garenne, les chasseurs français se mobilisent
et ont "pisté" cette semaine
des idées dans le Finistère,
un département pilote dans
la gestion de ce gibier emblématique.
"Le lapin, c'est le symbole de la
chasse populaire française", souligne Jean-Pierre Poly, directeur
de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), venu
à la rencontre des chasseurs bretons dans le cadre d'un colloque
sur l'avenir du renommé "0ryctolagus cuniculus".
Décimé par les maladies
comme la myxomatose apparue dans les années 50, malmené par
les remembrements qui ont détruit son habitat naturel, ou l'emploi
des pesticides, le lapin boude les gibecières des 1,3 millions de
chasseurs.
La dernière enquête
de l'ONCFS estime les prélèvements à 3,2 millions
de lapins "tirés"
pour la saison 1998-1999, contre
6,4 millions en 1983-1984, et 13,2 millions en 1974-1975.
Toutefois, si 35% des chasseurs
français avaient "prélevé" au moins un lapin en 1999,
ils étaient près de 60% en Bretagne à ne pas être
rentrés bredouilles.
La fédération de chasse
du Finistère consacre ainsi 100.000 euros par an à la réhabilitation
du lapin.
Une cinquantaine de "garennes" artificielles
ont été aménagées pour permettre le repeuplement
du gibier. Ces réseaux de terriers creusés dans les talus
accueillent parfois
des lapins prélevés
aux abords des villes, là ou la chasse est interdite.
"Avant, il y avait trop de lapins.
Il ne faut pas reconstituer les populations à l'ancienne", reconnaît
toutefois Yves Léon, président de la Société
intercommunale de chasse de Saint-Renan (nord de Brest), une des plus importantes
de Bretagne, qui regroupe 400 porteurs de fusils.
Présente sur 12 communes,
la société gère une dizaine de parcs, véritables
foyers de reproduction du gibier et consacre 20.000 euros par an au repeuplement.
Aménagé avec des ronciers
et des talus, le principal parc s'étend sur 5 hectares cloturés
et héberge 400 lapins qui
attendent d'être lâchés sur les territoires de chasse.
Certains se souviennent des années
70 marquées par des expéditions à Ouessant, île
"sanctuaire" pour le petit gibier en l'absence de prédateurs. "On
ramenait 150 lapins,
et on les relâchait la nuit
près des terriers", raconte l'un d'eux.
Cette époque a fait place
au repeuplement raisonné et à la prévention.
"Avant de lâcher des lapins,
on évalue les risques de dégâts à l'agriculture",
explique M. Léon.
Et en cas de surpopulation néfaste
aux cultures, une partie du gibier est transplanté
sur d'autres parcelles.
Pour les paysans le lapin reste
souvent l'ennemi du maïs et du chou.
Alors 25O kms de clôtures
ont été installées dans le Finistère pour protéger
les cultures.
Et à Saint-Renan les agriculteurs
sont associés à la gestion du lapin.
"L'objectif, c'est de satisfaire
les chasseurs sans indisposer les agriculteurs",
résume le directeur de l'ONCFS,
qui souhaite que la réhabilitation du lapin
rende la chasse "plus attractive,
plus ludique" pour les jeunes,
alors que le nombre de pratiquants
chute de 2% tous les ans.
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